A un kilomètre, à l’Est du village, vous voici donc devant la façade Sud du château du Châtelard qui se mire dans un étang profond...
Ce château a été construit par un proche parent des comtes de Clermont qui régnaient, dès le XIe siècle, sur Hauterives. C’est un certain Berlion de Clermont qui a construit la première version de cette bâtisse qui, au fil des siècles, a été profondément remaniée.
Il ne reste que la tour Nord Est qui date de l’époque médiévale et qui est, cependant, en parfait état de conservation. De forme cylindrique, construite en galets de la Galaure et molasse, elle présente plusieurs ouvertures appelée « archères » par lesquelles les défenseurs pouvaient décocher des carreaux d’arbalète sur les assaillants. Elle comporte, également, les armoiries des comtes du Chastellard. La façade Sud est du XVIIIe siècle avec une jolie tour en bulbe dans l’angle Nord-Ouest. Sur la droite, un joli pigeonnier, qui date du XVIe siècle porte, outre la fameuse accolade sculptée sur le linteau de la fenêtre (qui permet de la dater entre 1580 et 1650), les armoiries des Chastellard.
Les seigneurs du « Chastellard », comme on le disait à l’époque, furent, tous, des militaires qui participèrent à de nombreuses guerres au service des rois de France. Un des plus célèbre fut François de Chastellard qui participa à toutes les guerres sous le règne de Louis XV, dit « Le Bien-Aimé ». Il en ramena force décorations et autres distinctions ainsi que quelques belles cicatrices, héroïquement récoltées sur les champs de bataille ! ! Revenu de toutes ces guerres, il pensa à se marier… C’est ici qu’entre en scène un personnage haut en couleur en la personne de Marie-Thérèse de La morte Laval. Cette belle enfant devint orpheline très jeune et un conseil de famille la plaça au collège royal de Montfleury au Nord-Est de Grenoble. Elle y reçut une éducation de qualité jusqu’à son 18e anniversaire, date fatidique où un conseil de famille se réunit dans le but, évident, de la marier… Une « entremetteuse », la comtesse Dusaix (cela ne s’invente pas !) fut donc désignée pour faire défiler, devant la belle, une pléthore de prétendants… La belle enfant, qui avait une idée très précise du futur élu de son cœur, les éconduisit tous, jusqu’à ce qu’un dernier prétendant se présentât devant elle : c’était François De Chastellard ! Et les prestigieuses cicatrices firent chavirer son cœur et emportèrent la décision ! Leur mariage fut heureux et, en 1873, François de Chastellard, qui ne manquait pas d’argent, s’offrit le luxe d’acheter les seigneuries d’Hauterives et du Grand Serre !
Continuez, droit vers l’Est sur, environ, 2000 mètres : vous arrivez alors à une intersection. Prenez à droite et faites encore 1000 mètres : vous voici devant le prieuré de Bonnecombe.