Porte Gothique

Petit historique

Cette porte est de style gothique (ou ogival) datée de 1350 (règne du roi de France Charles V le Sage). Elle est construite, moitié en galets de la Galaure et moitié en molasse.

 

En levant la tête, on reconnaît le logement de la herse que l’on abaissait le soir ou en cas d’attaque ennemie. Côté intérieur, on note la présence de cavités servant à placer des madriers servant à renforcer la porte en cas d’assaut ennemi.

 

Cette porte est une des quatre portes qui permettaient de pénétrer à l’intérieur du château des comtes de Clermont qui régnèrent sur Hauterives dès le XIe siècle.

 

La « maison mère » des Clermont se situait à Chirens, près du lac de Paladru. Non loin de là, on peut encore voir une tour, dite des Clermont.

 

Le premier seigneur connu, Siboud (ou Sibaud ou encore Soffred) de Clermont, vécut au XIe siècle. Il épousa Adélaïde, sœur du comte d’Albon (futur Dauphin de Viennois). Son fils, le comte Amédée de Clermont fut, tout d’abord, d’après son biographe, Burnon de Voiron, un guerrier « magnifique pour ses amis, mais terrible pour ses ennemis ». Peut-être participa-t-il à la Première Croisade ?

 

Il épousa Pétronille, fille du comte de Mâcon, qui lui donna deux enfants : Amédée, dit le Jeune, qui naquit, en 1110, au château de Chaste (aujourd’hui Chatte, près de Saint-Marcellin), autre possession des Clermont, et une fille dont on ignore le prénom.

 

En 1119, Amédée l’Ancien fut « frappé par la Grâce » et vint frapper à la porte de l’abbaye de Bonnevaux, fraîchement construite. En effet, peu de temps auparavant, l’archevêque de Vienne, Guy de Bourgogne, qui avait assisté à un concile à Dijon, revint en passant par l’abbaye de Cîteaux où il rencontra l’abbé Etienne Harding. Celui-ci lui proposa de l’accompagner en Dauphiné afin d’y construire une abbaye cistercienne. Le seigneur de Lieudieu leur fit don d’un vaste terrain et l’abbaye de Bonnevaux fut construite !

 

Amédée l’Ancien y entra en compagnie de 16 chevaliers de ses vassaux qu’il avait convaincus de l’accompagner. Il y entra, également, avec son fils Amédée le Jeune. Pétronille et sa sœur prirent le voile à l’abbaye de Laval Bressieux dont Pétronille devint, plus tard, l’abbesse.

 

Amédée l’Ancien, profitant de la formidable prolifération des abbayes cisterciennes (phénomène caractéristique du XIIe siècle !), fonda, à lui seul, 4 abbayes :

 

Montpeyroux, en Auvergne, qui a disparu.

 

Le Mas d‘Adam, en Ardèche, dont il reste de belles ruines, connues sous le nom de Mazan.

 

Léoncel, dans la Drôme, qui fonctionne toujours.

 

Et Tamié, en Savoie, où vivent encore de nombreux moines.

Prochaine étape

Passez sous la porte gothique, remontez la rue du château Vieux, puis tournez à gauche.

Juste à l’angle, vous passez derrière la propriété de la famille Domenach. Arrêtez-vous.